In-8°, 3 vol. plein cuir noir, estampé à froid sur les plats , réhaussé d'un filet de dorures, dos à nerfs, titre, tomaison, millésime et lieu. Roulette géométrique sur les bords des plats intérieurs et sur les champs. Deux ex-libris, une provenance manuscrite datée (1812). Trois tranches dorées. Peintures sur les gouttières de chacun des volumes (invisible fermé). Signet de soie. Errata aux tomes 1 et 2 (avec petite étiquette sur l'exode), errata et tables au tome 3. Conservés dans une boite spéciale en plaine toile, garantie sans acide, pièce de titre rouge au dos, réalisée en 1989 par un relieur professionnel (signée) de Hudson. Mors, tranchefiles, coiffes, coins parfaits  
VII - 607p. - 1ff° /550p. /412p. - 257p. - 2ff°
 
La Sainte Bible ou le vieux et le nouveau Testament [Livres apocryphes au tome 3, pagination discontinue] par les Pasteurs et les Professeurs de l'Eglise et de l'Académie de Genève, 1805.
 
Deux ex-libris sur les contre plats : R. M. Beverley (1798-1868) [Quaker, magistrat] et Pedrini Shea Dorothy (1922-2006) [bibliophile californienne]. Rare ouvrage en français possédant des tranches à peintures cachées, la pratique étant plus répandue sur des livres anglophones.
 
La compagnie des Pasteurs et professeurs de l'Eglise de Genève avait entrepris une révision de la Bible de Genève en 1721. Interrompue à plusieurs reprises par différentes circonstances, elle parut finalement en 1805. Ici bien complète de son troisième tome contenant les Livres apocryphes.
 
 
Le propriétaire initial et commanditaire des tranches peintes est :Georges Haldimand (1781-1851), banquier londonien vivant à Genève (ex-libris manuscrit daté de 1812 sur la page de garde). 
 
Les motifs peints sur les gouttières ne sont visibles que lorsque l'on pince les feuillets pour faire apparaître des scènes. Les tranches sont dorées pour que les motifs n’apparaissent pas lorsque le livre est fermé. 
 
L’art des tranches peintes (ou fore-edge painting) apparut en Italie au 16e siècle mais ne se développa qu’en Angleterre, à la fin du 18e et au début du 19e siècle grâce au relieur William Edwards (1725-1808). 
 
Les tranches peintes représentent des vues de la cathédrale Notre Dame de Paris depuis la Seine, de l’église Notre-Dame de Saint Lô et de la cathédrale Notre-Dame de Rouen. On remarquera que ces trois cathédrales ont en commun d'être au bord d'un fleuve (les peintures représentent des scènes animées liées au fleuve) et d'avoir connu, hasard de l'histoire, des destructions notables : Notre-Dame de Paris, les faits sont récents et dans la mémoire de tous; Rouen : la foudre provoqua l'incendie de la flèche en 1822; Saint-Lô, la cathédrale fut détruite en 1944 et consolidée pour en faire un mémorial contre la guerre.
 
Provient de la célèbre collection Estelle Doheny (1875-1958), seconde épouse du magnat du pétrole californien Edward Lawrence Doheny (1856-1935). "Elle débuta sa collection de livres au milieu des années 1920, manifestant un goût marqué pour les livres à tranches peintes, au point de réunir au fil des ans l'une des plus importantes collections dans ce domaine particulier de l'art du livre." (BnF)