Henri Rochefort, marquis qui préféra abandonner sa particule en 1864, entra la même année au Figaro. Critique littéraire, il ne ménageait pas ses pointes contre certains écrivains mondains, comme le duc de Morny, demi-frère de l'Empereur. Après une interruption, Rochefort fut rappelé par le journal en 1866. Mais ses commentaires acerbes et ironiques exaspèrent l'Empereur , qui le fit savoir.
Ce sera le début d'un journal , voulu au départ exutoire pour un pamphlétaire célèbre devenu encombrant et qui deviendra une arme redoutable contre le régime . En 1868, le directeur du Figaro, Henri de Villemessant, investit dans une société en commandite qui va lancer la Lanterne. Jules Vallès ne ménagera pas ses efforts pour lui trouver son public.
Dès le premier numéro, le tirage est exceptionnel : 15 000 exemplaires prévus, 100 000 vendus. Les neuf numéros suivants atteignirent les mêmes chiffres. La répression s'abattit sur le n°11, saisi et Rochefort condamné; même tarif pour le n°13, Rochefort condamné à nouveau.
Réfugié à Bruxelles, côtoyant Victor Hugo (alors que Flaubert ne le porte pas dans son cœur !), Henri Rochefort continua ses attaques en faisant passer ses numéros de la Lanterne en contrebande en France, où il était interdit depuis le n°14.
Après avoir été candidat aux législatives du printemps 1869, Rochefort fut battu par le républicain Jules Favre. Par contre, quand un scrutin complémentaire fut organisé à l'automne, Rochefort décida de rentrer en France (5 novembre 1869). Il fut retenu dix heures à la frontière, l'empêchant d'honorer la réunion publique prévue pour la présentation des programmes aux électeurs. Il sera toutefois élu, grâce au désistement en sa faveur de Jules Vallès.
Ce fut à cette période que la Lanterne s'éteignit une première fois. après 77 numéros.
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